Comment transformer les métaux de manière rentable en Belgique : 5 témoignages parlants

Comment transformer les métaux de manière rentable en Belgique : 5 témoignages parlants

Tendances du marché

Il est parfois nécessaire de prendre de la distance afin de mieux voir ce qui se joue juste sous vos yeux. Si, par exemple, vous remontez quinze ans dans le passé et que vous comparez la situation de l'époque avec ce qui se passe actuellement, vous remarquerez d'importants changements. C'est exactement ce qu'a fait Helmut De Roovere (Aluro CNC) lors de son exposé. Il a ainsi identifié trois grandes tendances qui ont déséquilibré le marché.

Premier constat, peu surprenant mais le plus important : les coûts salariaux en vigueur dans notre pays étranglent l'économie. Résultat, il ne reste presque plus de marge brute. Helmut De Roovere est arrivé à un chiffre de 3 €/heure pour les petites à moyennes séries de pièces moyennement complexes. Or, d'après ses calculs, cela correspondrait à une baisse de 85 % en quinze ans.

Comment mettre un terme à cette dangereuse évolution ? Pas en confiant deux, trois ou encore plus de machines à chaque opérateur. Cela ne ferait qu'augmenter la pression jusqu'à atteindre des niveaux intenables, sans s'avérer efficace. Une solution, selon Helmut De Roovere, consisterait à pouvoir déployer une automatisation flexible en quelques minutes au lieu de quelques heures. Ainsi, il a constaté que jusqu'à 70 % des tâches exécutées actuellement par des opérateurs sont répétitives. Des robots pourraient parfaitement s'en charger à leur place, permettant ainsi aux opérateurs de s'adonner à des tâches plus créatives, comme l'optimisation des processus. Non seulement cela permettrait de réduire fortement les coûts salariaux, mais cela rendrait le métier d'opérateur plus attrayant, ce qui est important à l'heure actuelle où le vivier de personnel technique qualifié commence à se tarir (une deuxième tendance mise en lumière).

 

Sept transformations

Paul Peeters (Agoria) a ouvert un peu plus le débat en présentant les sept transformations du programme Made Different, expliquant que l'automatisation à elle seule ne suffit pas. Les entreprises doivent se transformer au point de devenir des usines intelligentes, dotées d'un parc de machines à la pointe du progrès.

 

L'œuvre de plusieurs années

Une telle transformation est l'œuvre de plusieurs années. Elle doit s'opérer étape après étape. Ben Proesmans, de Provan, l'une des quatre factories of the future que compte la Belgique, a soutenu cette thèse. « Aborder les sept transformations en même temps ne marche jamais », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs souligné l'importance d'impliquer étroitement le personnel dès le début du processus de changement. Son entreprise se concentre sur le QRM (Quick Response Manufacturing), dans le cadre duquel une bonne communication avec le personnel de terrain s'avère cruciale. Le contenu de ses tâches se modifiant, il doit en effet impérativement adhérer au nouveau système.

 

La numérisation : un must

Les orateurs l'ont souligné à maintes reprises : sans la numérisation, impossible de faire face à l'avenir. Tous les systèmes doivent être reliés entre eux. L'échange automatique de données devient donc la norme. Dans ce cadre, Jan Kempeneers (Sirris) a évoqué deux projets en cours : un premier où les données mesurées sont utilisées pour contrôler automatiquement la qualité et, au besoin, ajuster les processus. Et un deuxième portant sur le contrôle des processus à l'aide d'analyses sonores.

Pour terminer,Ferdinand Nibbeling, de 247 Tailersteel, aux Pays-Bas, a raconté comment son entreprise utilise la numérisation en tant que service, parvenant ainsi à créer une plus-value. Les clients n'ont qu'à charger leur fichier STEP dans le système. Dans les deux minutes qui suivent, ils reçoivent un devis, quel que soit le délai de livraison. Dès qu'un choix est fait, le processus est automatiquement planifié et lancé. Voilà ce vers quoi tend l'avenir.

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