Quatre tendances dans le secteur de la robotique

Quatre tendances dans le secteur de la robotique

Selon The Robot Report, il se dessine actuellement, à l’échelle mondiale, quatre grandes tendances ayant une incidence considérable sur l’industrie de la robotique.

1. Une large reconnaissance

La valeur de la robotique est déjà largement reconnue par le monde des affaires. Une prise de conscience qui se propage rapidement aux sphères des médias et du secteur financier. Efficacité, fiabilité, chasse au gaspillage et productivité accrue sont les véritables bénéfices d’une automatisation poussée à un degré élevé. Des opérations stratégiques se chargent de mettre en lumière cette évolution, par exemple l’absorption de Kiva Systems par Amazon en 2012. D’autres reprises similaires ont eu lieu depuis, dont, récemment, les quatre suivantes :

 

  • La marque chinoise Ninebot a racheté son concurrent Segway afin de mettre fin à des procès opposant les deux sociétés et de s’approprier la propriété intellectuelle de Segway.
  •  L’année dernière, le fabricant de robots allemand Kuka a racheté Swisslog afin de renforcer la mobilité de sa ligne de production. Il a également repris Reis Robotics, qui dispose depuis peu d’une usine à Shanghai.
  • China South Rail (CSR) a racheté SMD, un producteur de technologies et de systèmes robotisés subaquatiques établi au Royaume-Uni. Par cette opération, la Chine souhaite acquérir des technologies et des équipements robotisés destinés à être utilisés en mer profonde. En outre, la plateforme industrielle mature et le réseau commercial mondial de SMD permettent à CSR de se plonger dans le marché mondial de la haute mer en complément de ses activités existante
  • Teradyne a racheté l’entreprise danoise Universal Robots, fabricant de « cobots » à un seul bras et principal concurrent de la société américaine Rethink Robotics. Jusqu’alors, le producteur de matériel électronique utilisait uniquement les robots UR.

 

2. Un secteur en plein essor en Chine

À l’échelle mondiale, 225 000 unités de robots industriels se sont vendues en 2014, soit 27 % de plus qu’en 2013. Parmi celles-ci, environ 56 000 ventes ont eu lieu en Chine, ce qui représente une progression de 58 % par rapport à 2013. Sur ces 56 000 robots, 16 000 ont été fabriqués par des entreprises chinoises pour le marché intérieur. Pour assurer la croissance du nombre de robots produits dans le pays, bon nombre d’autorités locales avaient prévu les crédits d’investissement nécessaires ainsi que d’autres dispositions financières leur permettant de travailler dans leur propre région. Le nombre de distributeurs est passé de moins de 100 à près de 500. Fin 2014, plus de 500 sociétés étaient actives dans le secteur, 90 % d’entre elles se concentrant sur la production de composants et l’intégration. Selon les prévisions, elles devraient être 800 d’ici la fin 2015. De manière analogue, on s’attend à une augmentation de 10 % du nombre de producteurs.

Portée par des salaires plus élevés et des incitations politiques, la Chine est devenue le plus grand acquéreur de robots industriels, ceux-ci étant utilisés par des milliers de personnes. À l’horizon 2017, la Chine devrait utiliser, sur ses sites de production, davantage de robots que tout autre pays, ce qui stimulera le processus d’automatisation de l’industrie automobile et du secteur de l’électronique. Toutefois, la Chine reste à la traîne en ce qui concerne la densité du nombre de robots : elle est de 30 robots pour 10 000 ouvriers, contre 437 en Corée du Sud, 323 au Japon, 282 en Allemagne et 152 aux États-Unis.


3. L’avènement des systèmes de vision

Les systèmes robotisés capables de vision constituent le premier motif justifiant une mise à niveau des équipements et sont le principal moteur de la croissance continue du secteur de la robotique. Avec des robots capables de situer les objets qui les entourent en 3D, il devient possible de mécaniser sans danger des tâches comme la préparation de commandes – une évolution extrêmement intéressante pour des entreprises telles qu’Amazon. Les robots équipés de systèmes de vision sont très différents des robots industriels classiques du secteur automobile. Pour utiliser ces derniers, il est nécessaire, à un moment spécifique et à une position précise, de présenter un objet à un robot préprogrammé « aveugle » pour qu’il effectue une opération ou une manipulation. Toutes les étapes du programme, qui sont très détaillées, doivent être introduites manuellement. En revanche, les nouveaux systèmes, qui utilisent des caméras et des logiciels d’identification, offrent davantage de flexibilité et sont capables de déplacer le produit d’une étape à l’autre. Ils sont plus souples et plus précis et le système cinétique est donc moins coûteux.

Bon nombre de systèmes dotés d’intelligence artificielle, capables d’apprendre, ont permis d’améliorer l’observation visuelle et de très nombreuses sociétés proposent des systèmes de vision qui peuvent venir appuyer les systèmes existants, ou encore des manipulateurs mobiles permettant de déterminer la meilleure façon de soulever ou de manipuler toutes sortes d’objets fabriqués en différents matériaux. Les coûts sont réduits en remplaçant des systèmes de transport onéreux par des robots mobiles et des robots capables de saisir des objets. Un succès qui s’explique par les nombreuses possibilités pour les fabricants ou les entrepôts. Parmi les entreprises qui travaillent à ces manipulateurs mobiles, citons Fetch Robotics, RightHand Robotics, Clearpath Robotics, Adept Technologies et Kuka/Swisslog.

 

4. La coopération entre les humains et les robots

Initialement, le projet visait à équiper les PME de machines robotisées afin d’accroître leur production et de leur permettre de travailler avec un meilleur rapport coût-efficacité pour qu’elles gagnent en compétitivité et puissent ainsi mettre fin à la fuite vers les pays à faible coût de main-d’œuvre. Dans ce segment, les pionniers ont été Rethink Robotics, avec Baxter, et Universal Robots, avec ses robots à bras unique. Parallèlement, les entreprises ont pris conscience des avantages des cobots (robots collaboratifs) et des opportunités commerciales qu’ils peuvent représenter.

Le constructeur automobile BMW est un utilisateur important de cobots : dans ses usines, l’entreprise a d’ores et déjà recours à 7 500 robots. La société a essayé des robots UR à côté de ses ouvriers, qui se sont vu confier des tâches moins pénibles. Les résultats ont été à ce point positifs que BMW envisage de doubler, voire de tripler, le nombre de robots qu’il utilise.

Actuellement, les cobots représentent 5 % de l’ensemble du marché de la robotique, mais les perspectives de croissance sont considérables. Au premier rang de ce segment, on trouvera probablement ABB, avec Roberta, Rethink Robotics, dont les systèmes ont gagné en rapidité et en précision et qui a lancé le nouveau robot Sawyer, et enfin le leader du marché, Universal Robots. Mais d’autres entreprises émergentes devraient également avoir leur part du gâteau, puisque le marché devrait être dix fois plus grand d’ici 2020. Les initiés prévoient même une croissance encore plus rapide, avec les cobots légers prenant la tête du secteur dans les deux années à venir.

Certains de ces robots sont présentés sur le site de production de Sirris à Diepenbeek. Les entreprises peuvent les découvrir et en explorer les possibilités en fonction de leurs propres activités. 

Ce blog a été créé dans le cadre du projet « 7 transformations clés vers une industrie manufacturière du futur » avec le soutien de l’Agence flamande pour l’entreprise


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